Nous en publions un extrait très intéressant, qui explique comment ont été résolus à l'époque (ou parle ici des années 60), les problèmes du développement de la récupération des déchets de PVC, facteur clé du succès de la toute jeune entreprise qu'était Eurofloor.
Les anciens vont apprécier:
Extraits:
"...Les impuretés solides dans les déchets calandrés ne permettaient pas de produire des produits tout PVC car:
- ces impuretés marquaient les cylindres de la calandre qui ne pouvaient
plus produire des films transparents imprimables
- Ces substances étrangères abîmaient la bande de la Rotocure jusqu'à la
rendre inutilisable.
Un pseudo nettoyage des déchets était obtenu par pré calandrage. Les cylindres, assez serrés tournaient à des vitesses de plus en plus élevées pour permettre - entre chacun d’eux - la formation de bourrelets. Ceux-ci en tournant entraînaient les impuretés vers les bords de la feuille en formation.
Une large rognure était coupée et définitivement éliminée tandis que la partie centrale découpée repassait dans la chaîne de calandrage pour obtenir une « sous couche » à peu près propre. Ce procédé était à la fois coûteux et peu efficace.
Les recherches sur « l’épuration des déchets » d’une façon moins pragmatique et coûteuse étaient prioritaires pour le laboratoire central du groupe et le nôtre.
Il était interdit par la Direction du Groupe de tenter de fabriquer un produit sur feutre de jute qui aurait masqué les imperfections de la sous-couche calandrée. Ce type de produit devait assurer la reconversion des usines hollandaise et allemande à l’arrêt programmé du Balatum.L’équipe qui avait conçu l’équipement d’Eurofloor a quand même réalisé des essais la nuit pour mettre au point un PVC sur feutre de jute,: le futur Balatred
La décision de mettre ce « Balatred » dans la gamme des produits d’Eurofloor a été finalement prise malgré l’enthousiasme pour le moins limité de nos patrons.
La situation financière était donc mauvaise et la menace de fermeture de l’usine a été évoquée à maintes reprises par les fils du fondateur des Papeteries de Genval qui étaient les « Dieux » du groupe en général et donc d’Eurofloor.
La structure de Direction a été remise en cause au cours des six mois suivants.
Le responsable du laboratoire a démissionné et fut remplacé par un Docteur en Chimie Italien.
Le Directeur de l’usine a été écarté et remplacé par l’auteur de ces lignes, d’abord comme Sous Directeur supervisé pendant 6 mois par un Ingénieur du bureau d’études du Groupe Balamundi.
En pratique il me lâcha assez rapidement les brides. Cela convenait bien à l’inconscient que j’étais mais qui jouissait d’une large confiance du Directeur Général de l’époque.
Ayant étudié le traitement des minerais à l’Université, j’étais assez convaincu que ces méthodes n’étaient pas applicables à une matière aussi souple que le PVC. Le Directeur de Recherche était persuadé que le filtrage à chaud des déchets était la seule solution à notre problème. Il a été ainsi le père de notre future installation de l’ « Epuration des Déchets » qui fut la base de la réussite technique et surtout économique de l’Usine.
Mais tout n’était pas gagné. Avec le Directeur de Recherche nous avons fait à peu près le tour de l’Europe pour voir des installations de filtration à chaud et nous n’avons rien trouvé de mieux comme capacité que 120 kg/h et nos besoins étaient près de dix fois supérieurs. L’équipe d’Eurofloor a donc du repenser une installation adaptée à nos besoins de production mais aussi de tri des couleurs pour répondre à la demande commerciale de sous-couches assorties au dessin imprimé pour le décor.
Cette installation a été réalisée sans autorisation du Groupe, Mais cela a réussi et surtout marqué, enfin, le réel décollage économique d’Eurofloor..."
Des débuts pas toujours roses n'est-ce pas? Mais une anecdote qui résume bien l'esprit d'Eurofloor au temps des pionniers.
Merci Louis
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire